Ombre et lumière
(José Adolfo Segura Cabezas, Saint-Lin-Laurentides 11 mars 2010)
Un arbre, deux arbres, trois arbres, une forêt
Une racine, deux racines, trois racines : la terre
Une terre, deux terres, trois terres : l’Univers
Une larme, deux larmes, trois larmes : je pleure
Un sanglot, deux sanglots, trois sanglots : la déchirure
La rupture,
le pont est disloqué, rompu, cassé
Les feuilles se transforment, la glace coupe l’âme
Tout s’écrase quand le tronc tombe, quand la racine se désagrège
Une lame, deux lames, trois lames,
L’Ombre
Assaille l’unité de l’Être,
Le royaume du Mal
Prends la forme d’un miroir
Mon cœur se cache, s’oubli, il a peur
Ma peur s’accommode quand elle prend la barre
De la barque de mon corps
elle cherche le refuge avec ardeur, ferveur, exaltation,
elle cherche l’équilibre, le verve et le lyrisme
elle trouve la froideur, un labyrinthe, le délire
Le chemin se fait dur, très scabreux
des petites chandelles
se transforment en torches que proclament la Justesse
des multiples flambeaux illuminent nos cavernes où se cache notre Peur
Alors, chers passants, passagères, passagers
De l’Existence humaine
C’est le Verbe, la Parole,
C’est l’unique et merveilleux Mot que je ne nomme
Parce qu’évident dans son Essence
Transformé en poème de la Vie, en berceuse de l’habituel,
Métamorphosé en rêve d’harmonie intime
L’unique, l’Unique, l’unique
Qu’habitera pour toujours mon océan secrète, mon vaste Univers du dedans
Le superbe Souffle du dialogue entre mon Yin et mon Yang,
Le nommons Amour, nous les humains
Parmi toutes les divinités qui demeurent dans mon âme intense et sereine
Mon Dieu est dedans, mon Guru est dedans, mon verbe bouddhique!
Ils logent tous dans mon cœur, dans mon esprit
C’est eux qui donnent la sève que revivifie mon arbre, ses racines son feuillage!
Le fils, le petit-fils, l’arrière petit fils
Le Survivant inébranlable de la filiation que se régénère avec chaque goute de pluie.