FRUIT DE L'EXIL Le fruit tomba. Était-t-il ou non mature, ce n'est qu'une question de Temps Mais,quel ivresse première, quelle joie primordiale, ce fruit en contact avec la terre: une nouvelle terre? ou une vieille terre? il ne le savait pas. Mais oui! il le savait! C'était de loin la meilleure, la plus belle, celle qui avait été le nid pour les semences du fruitier mère, du fruitier père et de toute la parenté de ce fruit,dont vous entendez, dans le silence, aujourd'hui, la chute. Au fond de son noyau, tantôt dans un sommeil de brises, tantôt avec de grandes lunes extasiées, le meilleur des mondes, sans prise, cajole, rêve cet important lieu où un fruit est toujours : Le Fruit Oh ! monde unique et premier, en toi s’accommoda le sourire avec ce rêve qui venant de l’extérieur se cherchait un nouveau Nid ... S’accommoda, se posa, se métamorphosa, se recroquevilla et dansa comme danse la brume quand elle aime la montagne. Ainsi, dans cette histoire, la roche devint brume, et la nuit s'exorcisa en Aurore ... puis le fruitier grandit un autre fruit tomba, le cycle recommença ! Dans une terre mère ou une terre exilée : un fruit, un nid, une plénitude, le bon mariage d'un dehors toujours dedans et d'un dedans jamais dehors a chaque jour a chaque instant, quand au sein de sa propre Aurore la nuit se rendormi doucement : la nuit ...le nid ...le fruit .... (jafsc,Montréal,2000)