« Poésie, voie de passage de l’ombre à la lumière »
Un arbre, deux arbres, tant d’ arbres: une forêt
Une , deux , trois racines : la terre
Une , deux, innombrables terres : l’Univers
Une , deux , trois larmes : je pleure
Un , deux sanglots, tant des sanglots : la déchirure
La rupture,
le pont est brissé, cassé
Les feuilles se transforment, la glace coupe l’âme
Tout s’écrase quand le tronc tombe, quand la racine se décompose
Une , deux , trois lames:
L’Ombre
Assaille l’unité de l’Être,
Le royaume du Mal
prends la forme d’un miroir
Mon cœur se cache, s’oubli, il a peur
Ma peur s’accommode quand elle prend la barre
de la barque de mon corps
elle cherche le refuge avec ardeur, ferveur, exaltation,
elle cherche l’équilibre, le verbe et le lyrisme
elle trouve la froideur, un labyrinthe, le délire
Le chemin se fait dur, très scabreux
les petites chandelles
se transforment en torches qui proclament la Justesse
des multiples flambeaux illuminent nos cavernes où elle se cache, notre Peur
Alors, chers passants, passagères, passagers
De l’Existence humaine
C’est le Verbe, la Parole,
C’est l’unique et merveilleux Mot que je ne nomme
Parce qu’évident dans son Essence
Transformé en poème de la Vie, en berceuse de l’habituel,
Métamorphosé en rêve d’harmonie intime
L’unique, l’Unique, l’unique
Qu’habitera pour toujours mon océan secrète, mon vaste Univers du dedans
et le tiens
Le superbe souffle du dialogue entre mon Yin et mon Yang,
nous les humains le nommons Amour,
Parmi toutes les divinités qu’habitent mon âme intense et sereine
Mon Dieu , mon Guru , mon Bouddha est dedans:
Ils logent tous dans mon cœur, dans mon esprit
C’est eux qui donnent la sève que ravive mon arbre,
ses racines son feuillage!
Le fils,
le petit-fils,
l’arrière petit fils
Les Survivants inébranlables de la filiation qui se régénère avec chaque goute de pluie.